Lors de mes
premières chimios, mon cancer s'était débattu, mais mollement, minimisant les
effets secondaires de la chimio. Pour la septième, il n'a visiblement pas
apprécié les quelques mots qui je lui ai adressé dans mon dernier article.
En ce mois de
mars, mon cher cancer a décidé de remuer plus fort qu'il ne l'a fait jusque là.
A-t-il ressenti l'arrivée du printemps et les forces qui montent en moi.
Toujours est-il qu'il m'a déclaré la guerre totale sur le front des effets
indésirables.
Le lendemain
de chimio fut un jour nauséeux, mais cela en est resté sans suite à ce niveau.
Par contre, la fatigue associée est allée crescendo. Et puis il y a ce
sentiment de ne rien pouvoir avaler; qu'importe, j'insiste! résultat, douleurs
à l'estomac et surtout ces insupportables brûlures œsophagiennes! Elles perturbent
ma journée et surtout les nuits, la position couchée les favorisant.
Lundi, la
pire journée. Submergé par la fatigue, je peine à me lever. Mon ami le canapé
va m'héberger, incapable d'avoir une quelconque activité, à part dormir. Et
cela va se compliquer.
Dans l'après-midi,
le thermomètre s'approche de moi. Enfin c'est ma compagne qui l'approche, car
j'en suis bien incapable! il affiche une jolie couleur rouge et un 39°! Cela
bataille ferme dans ce corps! Il faut avaler un doliprane!
Pas si
simple, j'ai la bouche en feu, mal à la gorge. La cavité buccale est tapissée
de blanc! Je connais ce phénomène, mais la dernière fois il est arrivé plus
tard et surtout d'une façon moins importante. L'épisode fébrile s'est calmé et
surtout est resté unique.
Les jours
s'enchaînent et je ne touche pas terre, malgré un petit regain d'énergie. Je
dois rencontrer ma généraliste samedi, il n'y a pas de possibilités plus tôt,
vacances obligent.
Cela fait
six jours qui se sont écoulés depuis la septième chimio. Je n'arrive pas à m'alimenter
correctement. Les aliments n'ont plus de goût. Les bains de bouche me calment un peu, mais la gorge est
douloureuse et m'empêche de déglutir. J'ai d'ailleurs perdu 3 kilos en si peu de
temps, heureusement qu'il y a de la réserve!
Les actes de
la vie quotidienne sont compliqués. La fatigue domine, les douleurs se sont
réveillées, je n'ose pas prendre d'antalgique pour ne pas accentuer les maux
d'estomac et les brûlures de l'œsophage. Les céphalées sont permanentes.
Depuis une
semaine, je me suis éloigné de mon ordinateur, n'ayant pas le cœur à écrire.
J'ai déserté les réseaux sociaux bien que cela occupe généralement une partie
de mes journées. Je me suis replié pour lutter contre le mal qui me ronge, je
ne pouvais faire autrement que de concentrer ce qu'il me reste d'énergie dans
cette lutte, oubliant pour quelques jours la vie qui gravite autour de moi.
À chaque
chimio on redoute tous ce passage qui dure généralement une dizaine de jours.
Il en reste dix avant de remettre le couvert. Dix petits jours pour retrouver
la force... c'est peu
Le moral ne
vacille pas, le corps lui encaisse une fois de plus et résiste tant bien que
mal. Et chaque fois cela laisse des
traces. Mais je continue ... ne rien lâcher!
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