Ce n’est pas un endroit qui ressemble à la Louisiane.
Ceux qui viennent là, ils ne l’ont pas choisi. Chaque excursion vers Bordeaux nord, est devenu une épreuve . Ce n’est pas la destination préférée des touristes... ils préfèrent le centre de la ville, tout comme moi. Je pénètre dans la clinique pour la sixième chimio de cette deuxième série
Ceux qui viennent là, ils ne l’ont pas choisi. Chaque excursion vers Bordeaux nord, est devenu une épreuve . Ce n’est pas la destination préférée des touristes... ils préfèrent le centre de la ville, tout comme moi. Je pénètre dans la clinique pour la sixième chimio de cette deuxième série
C’est un voyage au bord de la nuit. Mais c’est un voyage
nécessaire, aux multiples escales, voyage qui semble sans fin, avec son lot de
rituels. Pour la énième fois, je franchis la porte du bureau de l'oncologue,
entre crainte et espoir.
Le bilan sanguin me permet d'accéder à l'épreuve suivante,
la chimio. Le taux de PSA à légèrement
baissé, mais pas suffisamment au goût de l'oncologue, ni au mien d'ailleurs. Donc
changement de programme.
Je suis convié à six séances supplémentaires, pour mon plus
grand plaisir. Pas de scanner pour l'instant, une simple échographie du foie
est à prévoir. Ce n'est pas une surprise. J'avais envisagé ce scénario, donc
juste une déception, une de plus...
La suite, vous la connaissez; validation des produits par le
médecin, réception de ceux-ci par l’infirmière, injection, sans oublier de vous
demander à chaque changement de poche, votre nom, prénom et date de naissance
pour être bien sûr de vous administrer le bon produit.
Les produits, ils vont se succéder, un à un, chacun à sa
vitesse programmée. La première poche, les prémédications, les suivantes, elles
viennent déverser ce poison qui est censé vous faire du bien, tout en
vous vous faisant du mal. j’accepte d’être maltraité, car même si ce n’est pas
agréable, c’est nécessaire. je sens mon corps s’alourdir et ma tête se volatiliser,
puis cela passe ...
Je me sens comme un genre de marin, sur son bateau,
affrontant la brume et le vent. Relation mystérieuse entre le traitement et moi.
En fait, ce n'est pas que je me sens mal, je ne me sens rien. Ou plutôt je
ressens une infinie patience, plus vaste que je ne croyais et une confiance, plus profonde qu'il
n'y paraît.
Prendre le large, celui des vagues. Perdre de vue le rivage
et partir là ou l'on ne sait rien ... puis revenir. Fin de séance.
Adieu douleur, adieu supplice, je retourne chez moi. Je vais affronter la deuxième phase, celle des
effets indésirables, mais je m'en fiche, je suis chez moi et cela ressemble un
peu à la Louisiane ....
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