Quand on est en sursis, on découvre ce qui aurait pu sembler intolérable avant: ne plus avoir de cheveux, vivre avec une chimio lourde et sa cohorte d'effets indésirables, et insupportables. Tout cela fini par être acceptable. Pour continuer à vivre, je me dois de vivre dans cet état. Si j'arrêtais les traitements, je mourrais.
Je me suis rendu compte qu'on s'habitue à tout, même au pire
quand on n'a pas le choix. Ce pire, qui peut être encore pire en fonction de
l'évolution de la maladie. J'ai la chance d'avoir bien réagi aux traitements, de surprendre mon oncologue,
au point qu'il a dû revoir ses plans.
Surpris moi-même par
ma volonté de m'en sortir, par ma résistance physique. Chaque contrôle est un supplice, chaque
attente de résultats est insupportable, chaque douleur, chaque bouton deviennent suspects… et pourtant j'avance
encore contre vent et marée!
Voilà
le moment le plus doux d'une rencontre. Le silence, un sourire. Hier je me suis
retrouvé à un anniversaire surprise d'une ancienne collègue et amie. Elle fêtait
ses 60ans. Pourquoi parler de cela? Simplement parce qu'elle est une survivante
du cancer. Elle en a connu les affres, et aujourd'hui, est en rémission.
Cela
faisait un bon moment que nous ne nous étions pas rencontrés. Elle ne savait
pas qui viendrait, elle ne savait d'ailleurs même pas pourquoi elle était là!
surprise totale! Dès que nos regards se
sont croisés, à chacun de nos contacts, nous vivions cette rencontre différemment
des autres. Les mots n'étaient pas forcément nécessaires. Le regard, le toucher
suffisait à dire le plaisir de cette rencontre, nous nous comprenions.
60 ans
et elle était là, bien vivante ayant écrasé son alien, et moi 58 ans, en lutte
avec le mien, mais toujours debout. Quand elle a réalisé ma présence, elle n'a
pas pu retenir une larme, les miennes étaient planquées derrière mes lunettes
de soleil ... foutues émotions! En
écrivant ces mots, cela coule encore! Je t'embrasse M.C.!
Et puis
il y avait tous les autres, anciens collègues, certains étant devenus des amis
proches. C'est avec un immense plaisir que j'ai croisé ces regards. Parmi eux,
mon plus fidèle lecteur et soutien. Salut Alain! toujours le même, plein de
vie, et d'humour! Lorsque vous touchez le cœur de quelqu'un, il ne sera plus jamais
le même. Une partie de lui vivra en vous et vice versa. C'est tout au moins
valable pour moi, je suis sentimental! Cela s'applique aussi à certains de mes
contacts internet dont je me sens très proche, d'abord parce qu'ils mènent le
même combat, mais pas uniquement pour cette raison.
Ce post
n'était pas prévu, ce sont les évènements qui ,ce matin au réveil,m'ont donné
envie de partager mes émotions. C'est comme cela, je ne me donne aucune
contrainte, j'essaye de saisir l'instant présent et parfois d'en laisser une
trace au travers du blog.
C'est
une période faste et je me sens plutôt loquace, donc le prochain post arrive pour la fin de la semaine. Bise à
tous, portez-vous bien.
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