l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

22 déc. 2016

Il est six heures






Dans la brume du matin, je laisse mon esprit naviguer. Partir dans l'inconnu ou le vécu sans but précis. De ce voyage intérieur, surgissent parfois des mots qui glissent sur une page nue, noircissent le papier afin qu'une histoire prenne vie.

En ce mois de décembre, je suis resté à distance du blog, mais ce n'est pas pour cela que je me suis abstenu d'écrire. Je ne publie pas tous mes écrits, certains restent dans mon jardin secret. Le plaisir de poser quelques phrases est toujours présent. Écrire est pour moi, comme ouvrir  une porte sur l'infini, sûrement par défi envers un avenir incertain.

Aucune règle ne dicte mes écrits, ou plutôt si, la seule règle que je m'impose: 'écrire tant que j'en aurais l'envie, et l'envie, c'est la vie. Durant les traitements et après,  l' humeur varie d’un jour à l’autre. Certains jours nous avons besoin d'être boosté, d’autres,  simplement envie que l'on vous laisse tranquille.

Ce billet est principalement un billet d'humeur. L'exercice du jour, c'est oser une fois de plus, exprimer ouvertement les sentiments complexes et les espoirs contradictoires qui m' habitent. Car la maladie, ce n'est pas simplement la douleur physique, les rendez-vous, les salles d'attente et de torture, c'est principalement une lutte constante avec son esprit.

 Souvent, nous nous retranchons derrière des formules toutes faites, prétendant que tout va bien. Certains choisissent le repli , absorbés par la maladie. Moi je choisis l'écriture sur ce blog, miroir de mon âme, de mes pensées. Briser le silence qui isole.

 Chacun pense ce qu'il veut de cette démarche, pour certains c'est du courage, pour d'autres une forme d'exhibition, comme la tv réalité, pour moi, c'est la transmission d'une expérience, mon psy personnel, ma soupape de sécurité, un moyen de faire de belles rencontres, de communiquer sans fard...

vous vous dites, peut-être, que les choses sont ce qu’elles sont et qu’il ne sert à rien de discuter. C'est justement tout le contraire!  Nul ne sait réellement par quelles épreuves nous passons. Les proches, les amis sont souvent dans le même cas. Écrire, décrire, et vous permettre de le lire, c'est éviter  que nos attitudes ou propos soient mal interprétés, déformés, et donnent lieu à des malentendus. C’est créer un espace où les sentiments véritables ,quels qu’ils soient , puissent s’exprimer et être compris. Les mots que j'étale sur la toile, me permettent  de mieux appréhender l’inconcevable et de me l’approprier, sans esquiver.

Quand toute certitude disparaît, que, ce qui est fort, cesse de l'être, c'est violent! Alors, pour  pouvoir vivre au présent, j'ai négocié avec mes angoisses, au travers de l'écriture. Mon courage consiste à détruire toutes mes habituelles raisons de vivre et à m’en découvrir d’autres, car la maladie est comme une sorte de labyrinthe, où l'on ne  finit pas de marcher. Elle change les choses, bien plus qu'on ne l'imagine.

Un jour à la fois, c'est comme cela que l'on avance. Et quand vient la nuit, il faut faire face à nos pensées les plus terrifiantes, celles qui nous entraînent dans d'interminables insomnies ou parfois le noir  grandit et dévore tout, des nuits ou l'on s'acharne à prendre la mort à revers... et au petit matin, mettre en mots ce qui est invisible.

j’apprends à me détacher des choses, à accepter que tout ne se passe pas comme je  l’aurai voulu, à calmer mes propres orages, à saisir les occasions, à ouvrir la fenêtre en grand pour aérer mes pensées , je dessine des échappées sauvages dans mes rêves, j’écoute de la musique forte, pour faire taire mes pensées nocives
il est six heures, mais  quelle heure est-il de l'autre côté de l'océan
il est six heures, j'attends le lever du jour
il est six heures, je tourne en rond dans mes pensées
il est six heures, j'ai envie d'une chocolatine et d'un café.
Il est six heures, une nouvelle journée commence...

Une pensée pour celles et ceux qui sont hospitalisés, leurs soignants, mes frères et sœurs de combat...

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