l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

16 mars 2018

Névralgie d’Arnold




Il est 4 h 30 du matin et je suis devant mon PC à rédiger ce billet. Mais toi tu dors la moitié de ton temps en général ! oui, mais ça, c’était avant... avant la névralgie d’Arnold

passer trop de temps à dormir, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux, mais les insomnies... je crois que c’est pire. Les yeux grands ouverts, rivés au plafond, la nuit, cela me devient rapidement désagréable. La nuit elle m’étreint avant de me broyer, amenant son lot de pensées toxiques.

Seul moyen d’y échapper, rêver les yeux ouverts, ou crier à en faire trembler la Nuit. Plus raisonnablement, un lever précoce ou l’arrivée de l’aube permet de se recomposer et d’étouffer les douleurs psychiques qui vous hantent.

Mais revenons à Arnold. Que vient-il faire dans cette histoire. Cela fait une semaine que les amis de mon colocataire se réveillent. Tout d’abord le nerf « chiatique » me titille chaque matin. Puis c’est au tour de la méta situé sur mes vertèbres. Comme cela n’est pas suffisant, mon coloc vient d’y rajouter Arnold.

Cela a commencé par une petite douleur à la base du cou. Ensuite, j’ai suivi en direct, pas besoin de scanner, le trajet du nerf occipital, du cou jusqu’à l’œil gauche. Et au milieu de tout cela, le Stromboli est entré en éruption.

Une douleur fulgurante, aiguë, de type explosion, m’accompagnant du matin au soir et du soir au matin. Bien sûr, naïf, je me suis dit cela va passer ! mais non. Rien n’y fait. Antalgique, anti-inflammatoire, tout est inefficace. Un bloc de glace sur la tête semble atténuer cela.

La douleur devient insupportable, alors je me suis décidé à consulter ma vénérée et vénérable doctoresse... mais au bout de dix jours. On ne se refait pas !

Diagnostic : Névralgie d’Arnold, du nom de celui qui l’a mise en lumière. Cette inflammation du nerf occipital a sûrement comme origine, une compression liée à mes métastases osseuses, ou l’arrivée de nouvelles métas, seule une scintigraphie pourra le dire.

Que faire avec ce nouveau compagnon. Opiacés ou, anti-inflammatoires de niveau II ou III, mais le problème, c’est que mon estomac est actuellement très fragile. Alors il y a le risque de me le détruire. Nous choisissons l’option des corticoïdes.

Je deviens une véritable pharmacie ambulante ! Comprimés pour l’estomac, pour les brûlures d’œsophage, pansement gastrique, de quoi réguler le transit, antidépresseur, antalgiques, crèmes hydratantes, compléments alimentaires... dans le désordre et il en manque ! Un vrai repas complet ! et moi qui déteste prendre des médocs !

Les corticoïdes, c’est top. Exit la douleur, juste un petit fond résiduel. Mais.... il y a aussi des effets secondaires.

Tout d’abord, cela donne la pêche ! une pêche d’enfer. Plus de fatigue, plus de sieste, à fond tout le temps ! et puis la nuit... à fond aussi ! Alors quel choix doit-on faire, dormir ou souffrir ? Voilà mon dilemme.

Tous ces petits compagnons commencent à m’agacer. Je hisse la grand-voile et navigue au milieu des récifs en me demandant à quel moment je vais m’empaler sur l’un d’eux.

Le corps fatigue. Le cœur est grandement sollicité, montrant parfois quelques arythmies. La plupart de ces traitements, qui sont censés vous soigner, peuvent entraîner des problèmes cardiaques, alors je suis sur mes gardes.
 
Lundi, je rencontre mon oncologue. La question de continuer ou pas la chimio va se poser, car mes PSA sont toujours à la hausse, certes modérée pour cette fois-ci, mais à la hausse quand même.

Ma généraliste réclame une scintigraphie. L’oncologue un scanner. Je vais sûrement faire un doublé prochainement.

le vent en pleine face, il ne me reste qu’à prier pour un avenir meilleur.

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