l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

7 avr. 2018

Post du jour.



Vous êtes gâtés, encore un post ! Dieu que je suis loquace. Sujet du jour : Les résultats sont tombés dans ma boîte mail. Pas de miracle. Le bilan sanguin continu à se dégrader.

La journée a mal commencé. Je dois me rendre au labo, impérativement ce matin. Voilà que le véhicule refuse obstinément de démarrer ! Verdict : Batterie HS. Je me tourne donc vers « Carpe diem » qui n’a pas roulé depuis trois semaines et dont la batterie est un peu limite. Mais il est brave et accepte se s’ébrouer. Lentement je me dirige vers le labo.

Je me sens très fatigué. Donc la conduite est prudente, car je crains toujours un malaise quand je suis dans cet état, et en conduisant, un malaise, cela peut faire désordre sur la voie publique.

Depuis plus de deux ans, je fréquente le même labo régulièrement. Cela crée des liens. Tout le personnel me connaît. À l’accueil, cela commence par « vous avez une petite mine aujourd’hui ». Ça, c’est sur ! une célèbre animatrice de télé pourrait me dire « Mon chéri ; il faut mettre de l’anticerne ! »

Dans mon cas, c’est plutôt une bonne dose de silicone pour combler les profonds sillons qui décorent mon visage ! Les démarches d’usage terminées, je me dirige vers la salle de prélèvement. Le cirque habituel va commencer : à la recherche de la veine perdue. Il est vrai que de la veine, je n’en ai plus, au sens propre et figuré !

C’est avec douceur et précaution qu’elle explore mes bras. Ce n’est pas mon jour. Un trou, puis deux, puis trois... enfin le précieux nectar veut bien se laisser capturer... Il coule lentement et délivre la dose, mais pas plus, comme s’il fallait économiser.

La boulangerie, c’est juste à côté. Heureusement, car je suis à jeun et cela n’arrange pas mon état de faiblesse. Une fois rassasié, je peux entreprendre le chemin de retour, non sans faire un détour pour récupérer, une batterie bien sûr !

Changement de ladite batterie. Simple formalité en général. Mais pour moi cela se transforme en parcours du combattant. Chaque geste est difficile, douloureux, m’essouffle. Je dois faire des poses entre chaque boulon, car ce n’est pas de la fatigue, mais de l’épuisement. Mais c’est moi qui vais gagner ! le véhicule redémarre enfin, j’ai le droit de squatter le canapé pour me remettre de l’effort.

Voilà ce qui me contrarie, cette énergie défaillante qui me bride dans toutes mes activités. Cette obligation de demander de l’aide dès qu’il y a du poids à manipuler, ou pour toute action nécessitant de la force physique, cette force qui m’a quitté. J’ai le tonus musculaire d’un enfant et j’enrage !

Il ya des choses que mon mental peut combattre, mais cette dégradation physique... je n’y arrive pas. Je me sens parfois inutile, comme un boulet que l’on doit traîner dans sa vie.

En parlant de boulet, il y en a un que je me traîne au quotidien. Ma big méta hépatique commence à me gêner physiquement parlant. Je perçois cette masse au toucher, mais aussi visuellement, car elle déforme mon corps sur le côté droit. Je pense que si on la mesure, cela va me faire peur !

Elle fait pression sur l’estomac et les poumons. La sensation est désagréable est peut être augmentée par la position de mon corps. Elle me gène donc au niveau digestif et respiratoire. Quand je me déplace en voiture, cela peut être douloureux, fonction de l’état de la route.

Le bilan hépatique part en live, preuve que le foie ne va pas bien du tout. Les PSA augmentent et sont aujourd’hui à 1346. Mauvaise année ce 1346 ! La Peste noire fait des ravages en France et en Europe.

Bon, comme le cancer, La Peste noire touche tout le monde, les riches, les pauvres, les jeunes, les personnes âgées. Mise à part que, comme on n’arrive à soigner cette épidémie, ils pensent à cette époque qu’il s’agit d’une punition divine !

Quelque part, je préférerais que le cancer soit une punition divine, car au moins je pourrais en déterminer la cause ! Alors qu’aujourd’hui il m’est impossible de savoir pourquoi cette maladie a jeté son dévolu sur ma personne. Fin de la digression.

Le jour se lève à peine, la pluie est de retour, je vais reprendre le cours de ma vie, dans l’attente de lundi et de ma rencontre avec l’oncologue et ses non dits...

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