302
jours se sont écoulés depuis l'annonce de mon cancer. 302 jours d'une autre
vie, entre souffrance, espoir, petits bonheurs, rires, doutes ... je dois
m'estimer heureux d'avoir gagné ce temps, tous n'ont pas cette possibilité.
Pourtant, depuis mon retour de Vendée, mon ciel s'obscurcit. Je viens de
prendre conscience que depuis quelques semaines, je savoure beaucoup moins mes
journées. Je me suis lancé à corps perdu dans la construction de mon van. Cela
trompe l'ennui, m'oblige à me bouger, parfois au-delà du raisonnable, l'esprit
est mis à contribution, il y a un but a atteindre.
Mais
voilà que des ombres surgissent dans le tableau. Le physique ne tient pas. Je
ressens une extrême fatigue qui me fait prendre la décision d'arrêter mes
travaux pour quelques jours. Des métastases qui se développent dans les os, et ce
sont les mouvements qui deviennent douloureux. Il se déclenche une réaction de
défense, inflammatoire, pour se protéger contre l'intrus. Ces douleurs ont la
particularité d’augmenter la nuit, lorsque le corps est au repos.
Certaines
douleurs sont à la fois mécaniques et inflammatoires, les douleurs osseuses s’accentuent
lors des mouvements. Donc le traitement que je fais subir actuellement à mon
corps se traduit par une forte augmentation des douleurs, le xgeva a peut-être
sa part de responsabilité, je ne sais pas.
Des
douleurs neuropathiques peuvent apparaître lorsque la tumeur où des métastases
compriment ou envahissent une partie du système nerveux ( un nerf, la moelle
épinière) ces douleurs sont très variables d’une personne à l’autre, en ce qui
me concerne, c'est une sensation de fourmillements, une perte de la sensibilité
handicapante.
Ces douleurs ont des conséquences sur mon bien-être physique et moral. Je minimise souvent ce que je ressens, pour ne pas inquiéter mes proches, pour ne pas être vu seulement comme quelqu’un de « malade » , afin de continuer à avoir une vie aussi normale que possible ; se montrer fort…car c'est ce que tout le monde attend. Mais je me rends compte que je m'isole de plus en plus, je me mure parfois dans le silence, n'arrive plus à lire, même une revue. Celles-ci s'amoncellent, je ne retire même plus l'emballage. Conséquence je viens de stopper mes abonnements.
Qu'est-ce qui pourrait me faire plaisir? Pour l'instant pas
grand-chose. La lassitude s'installe, le moral se fissure. Vous n'avez pas
l'habitude de me percevoir comme ça, et pourtant le moral ne peut pas toujours être
au beau fixe. Je me bats,
me débat, mais sans trop d'illusions depuis le départ… C'est peut-être un atout.
A ce stade du cancer, les traitements administrés ne sont là que pour gagner du
temps. La science avance, le temps passe, l'année s'efface dans la nuit, l 'avenir... Une
étrange Notion, de lendemains incertains...
Le temps s'égrène et parfois emporte avec lui le brin de soleil qui voulait
rester. Ce n'est qu'un état passager, crier pour que le cauchemar cesse et que l'on puisse
à nouveau s'entendre rêver peut être nécessaire. J'exorcise mes tensions au travers de ce
blog, même si je n'ai pas beaucoup de commentaires, j'éprouve toujours ce
besoin d'écrire, de laisser une trace, de partager avec mes lecteurs, pour la
plupart anonymes.
Je ne suis pas des plus optimiste dans ce post, je vais me
ressaisir, c'est un coup de blues passager. Car chaque matin, quand je me réveille,
je me dis que j'ai la chance d’être en vie…
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