l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

30 sept. 2016

Cancer: 302 jours d'une autre vie





302 jours se sont écoulés depuis l'annonce de mon cancer. 302 jours d'une autre vie, entre souffrance, espoir, petits bonheurs, rires, doutes ... je dois m'estimer heureux d'avoir gagné ce temps, tous n'ont pas cette possibilité. Pourtant, depuis mon retour de Vendée, mon ciel s'obscurcit. Je viens de prendre conscience que depuis quelques semaines, je savoure beaucoup moins mes journées. Je me suis lancé à corps perdu dans la construction de mon van. Cela trompe l'ennui, m'oblige à me bouger, parfois au-delà du raisonnable, l'esprit est mis à contribution, il y a un but a atteindre.


Mais voilà que des ombres surgissent dans le tableau. Le physique ne tient pas. Je ressens une extrême fatigue qui me fait prendre la décision d'arrêter mes travaux pour quelques jours. Des métastases qui se développent dans les os, et ce sont les mouvements qui deviennent douloureux. Il se déclenche une réaction de défense, inflammatoire, pour se protéger contre l'intrus. Ces douleurs ont la particularité d’augmenter la nuit, lorsque le corps est au repos.

Certaines douleurs sont à la fois mécaniques et inflammatoires, les douleurs osseuses s’accentuent lors des mouvements. Donc le traitement que je fais subir actuellement à mon corps se traduit par une forte augmentation des douleurs, le xgeva a peut-être sa part de responsabilité, je ne sais pas.

Des douleurs neuropathiques peuvent apparaître lorsque la tumeur où des métastases compriment ou envahissent une partie du système nerveux ( un nerf, la moelle épinière) ces douleurs sont très variables d’une personne à l’autre, en ce qui me concerne, c'est une sensation de fourmillements, une perte de la sensibilité handicapante.

Je ne suis pas actuellement un bon compagnon, vous devez vous en douter. Plus la douleur se prolonge, plus elle perturbe ma vie quotidienne. Le moral, le sommeil, l’appétit, les loisirs, les relations avec les autres sont atteints. L’importance de la douleur n’est pas seulement liée à son intensité, elle peut devenir insupportable, car elle représente une difficulté quotidienne.  impossibilité de travailler correctement,  difficultés de monter les escaliers, de se relever quand je suis en position accroupie, sommeil perturbé par les fourmillements et les douleurs, donc peu réparateur, etc.

Ces douleurs ont des conséquences sur mon bien-être physique et moral. Je minimise souvent ce que je ressens, pour ne pas inquiéter mes proches, pour ne pas être vu seulement comme quelqu’un de « malade » , afin de continuer à avoir une vie aussi normale que possible ; se montrer fort…car c'est ce que tout le monde attend. Mais je me rends compte que je m'isole de plus en plus, je me mure parfois dans le silence, n'arrive plus à lire, même une revue. Celles-ci s'amoncellent, je ne retire même plus l'emballage. Conséquence je viens de stopper mes abonnements.

Qu'est-ce qui pourrait me faire plaisir? Pour l'instant pas grand-chose. La lassitude s'installe, le moral se fissure. Vous n'avez pas l'habitude de me percevoir comme ça, et pourtant le moral ne peut pas toujours être au beau fixe. Je me bats, me débat, mais sans trop d'illusions depuis le départ… C'est peut-être un atout. A ce stade du cancer, les traitements administrés ne sont là que pour gagner du temps. La science avance, le temps passe, l'année  s'efface dans la nuit, l 'avenir... Une étrange Notion, de lendemains incertains...

Le temps s'égrène et parfois emporte avec lui  le brin de soleil qui voulait rester. Ce n'est qu'un état passager, crier pour que le cauchemar cesse et que l'on puisse à nouveau s'entendre rêver peut être nécessaire. J'exorcise mes tensions au travers de ce blog, même si je n'ai pas beaucoup de commentaires, j'éprouve toujours ce besoin d'écrire, de laisser une trace, de partager avec mes lecteurs, pour la plupart anonymes.

Je ne suis pas des plus optimiste dans ce post, je vais me ressaisir, c'est un coup de blues passager. Car chaque matin, quand je me réveille, je me dis que j'ai la chance d’être en vie…

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