Rêver et vivre malgré la maladie

Écrire, c'est pour moi, dessiner une porte sur un mur, et puis l'ouvrir, afin de me permettre d'aller de l'avant, appartenir au monde des vivants. C'est un exercice parfois difficile, mais qui m'est indispensable pour éviter de rester coincé dans un endroit qui va me détruire à petit feu. Je pars souvent dans le monde des rêves, de mes rêves. Je partage parfois un bout de mon coin de ciel, celui que je touche du bout des doigts, ces quelques étoiles qui parfois me parlent. Et puis il y a des chemins que l'on fait seul...

Si nous arrêtons de faire ce qui nous plaît, quelle qu'en soit la raison, petit à petit nous nous éloignons de notre identité. Dans cette  bataille qui se livre, c'est de toute façon le néant qui va l'emporter, alors, malgré la maladie, malgré les difficultés, il faut faire ce que l'on aime. Cela donne de la force, et  permet de se définir en tant que personne plutôt que de malade.

 la personne qui nous freine le plus est souvent nous-mêmes, parfois, au lieu de décider, on subit. il faut en être conscient et passer au-dessus chaque fois que c'est possible. Faire ce que l’on aime en toute liberté et plénitude. il me reste quelques rêves d'enfant caché sous mon oreiller, je ne compte pas les oublier à cause d'une tête emplie de soucis. 

 Je me nourris de la beauté du jour, de la nature, d'un sourire, du silence ... j'aime m'assoir et écouter le silence, il fait partie intégrante de ma vie, de la vie ! Être en paix avec soi-même est une protection contre l'agression et une porte vers le bonheur. Peut-être le bonheur n'est-il qu'un contraste, mais une foule de petits bonheurs suffisent pour parfumer la vie.

En fait, Il me reste toujours assez de rêves pour réinventer le monde qui m' a été confisqué, donc j'ai choisi de  suivre mes sentiments et non des règles. il y a des hommes qui s'entretuent, mais il y en a aussi qui regardent les couchers du soleil, je suis de ceux-là. 

J'essaye de donner des ailes à mon corps de pierre, chaque jour, car chaque jour est un jour de plus pour rêver, un jour de plus pour vivre et un jour de plus pour aimer.

Le cancer est une épée de Damoclès avec laquelle nous vivons. Mais, paradoxalement, je vis une part de cette situation comme une richesse. Je vois les choses de façon plus positive qu'avant, j'utilise chaque instant qui m'est donné à vivre pleinement, sans regret du passé, car quand la vie ne sera plus qu'un long silence, il sera trop tard...

Les effets secondaires des traitements me pourrissent la vie, Je me lève tôt chaque jour, et je me traîne souvent pour me préparer à exister, mais je continue a positiver, du moins tant que c'est possible. Cela est enrichissant de l’intérieur et  rend plus fort et fier de nous-mêmes

continuez à vous battre, la vie en vaut la peine !