l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

24 oct. 2017

cancer: La contre attaque




Une fois de plus je viens d’essayer de payer mon pain avec la carte vitale ! C’est devenu un réflexe, dégainer sa carte verte aussi vite que la bleue, problème : Cela ne fonctionne pas pour le pain ! Le stress entraîne une difficulté de concentration, parfois un peu de confusion qui vous fait perdre vos moyens. Depuis quelques jours, je suis dans ce cas, mais revenons un peu en arrière...

C’est un homme de petite taille, dont on perçoit l’énergie qui déborde. D’un âge mûr, cheveux blancs et rides qui strient son visage, il est d’un abord plutôt rassurant, il est... mon chirurgien. Je viens de lui décrire mon problème, et lui confie tous les documents en ma possession. Il est très concentré et visiblement soucieux.

« C’est compliqué, très compliqué... la tumeur est très, trop importante à mon avis. Cela va entraîner une chirurgie lourde et invalidante... si je dois opérer, il me faut ôter tout le lobe droit et intervenir sur le gauche. Il faut auparavant, faire gonfler le lobe gauche, pour qu’il puisse ensuite assurer la fonction de l’autre partie en plus de la sienne ».

L’explication est limpide ! et je sais déjà que je vais refuser. Il me pose quelques questions sur ma vie, mon âge, etc. Une tempête s’est levée en moi, je m’accroche au bastingage pour ne pas tomber à l’eau ! Mon esprit est incapable de répondre aux questions, je ne sais même plus mon âge !

Intervention de ma compagne qui a compris ma lutte intérieure. J’arrive à me ressaisir. Le chirurgien continu sa réflexion à voix haute.

« À mon avis, il faut en un premier temps réduire la taille de la tumeur. Ensuite nous pourrons peut-être envisager de vous enlever ce qui reste, sans ôter tout le lobe droit. Une chimio-embolisation est à essayer, ou quelque chose d’équivalent. Je vais en parler en staff et à votre oncologue. »

Sage décision qui m’est plus acceptable. OK pour ratatiner cette cochonnerie ! Mon esprit fonctionne mieux, mais le stress est intense. Je vais faire confiance à cet homme, il va devenir mon meilleur pote ! (Message personnel : Désolé Teddy, mais je te détrône temporairement de la première place !)

Il reprend. « J’ai besoin que vous passiez un tep scan, de la prostate. Il existe un nouveau produit disponible depuis quelque temps dans la région, et qui va me permettre de mieux appréhender la situation. IRM hépatique aussi, ce sera utile. »

Je suis en accord avec ses propositions. Nous nous quittons ainsi, en promettant de nous revoir bientôt. (Ça y est j’ai un nouveau pote !) Je dois maintenant rencontrer l’oncologue.

Celui-ci, qui est déjà au courant de la conversation avec le chirurgien, m’accueille avec un grand sourire. C’est parti ! demande de tep scan, tentative pour prendre un rendez-vous IRM, mais il n’arrive pas à joindre le service. Je suis donc chargé de prendre le rendez-vous moi-même, avec pour consigne d’essayer aussi sur Langon si le premier se situe trop loin dans le temps. Nous nous quittons ainsi, en promettant de nous revoir bientôt (mais lui est déjà un vieux pote !)

IRM : Pas de rendez-vous possible avant le 16 novembre. À voir, je pense qu’il en sera de même pour le pet scan.

Le lendemain, après une énième sale nuit, il est huit heures et le téléphone sonne. C’est Bergonié ! La tep scan c’est pour jeudi, à huit heures ! Nouvelle phase de confusion dans on esprit. Je viens de faire un bond de deux ans en arrière, à l’annonce de mon cancer, ou tout s’est enchaîné rapidement, très rapidement ! La nasse du milieu hospitalier se referme sur moi ! Pas le temps de toucher terre, de se poser.

La tep scan : je vais essayer de vous décrire ce qui m’attend. Cet examen d’imagerie nucléaire combine la tep et le scanner. La tep repère les cellules cancéreuses, le scan permet de situer les images obtenues à la TEP dans leur environnement anatomique. Il profite donc des fonctions de ces deux formes d’imagerie et les assemble. Ce système est une avancée médicale majeure ! Il existe environ 670 de ces machines dans le monde, dont 59 en France, et 2 à Bordeaux !

Patient doit être à jeun bien sûr, afin que le traceur ne se mélange pas au glucose présent dans l’alimentation, et au repos. Une perfusion est posée afin que le taux de sucre dans le sang du patient soit mesuré. Il doit ensuite rester 20 minutes allongé pour qu’aucun muscle ne soit sollicité, puis on lui injecte un produit de contraste par intraveineuse dans la veine humérale située dans le pli du coude.

Ensuite, attente durant une heure, le temps que les cellules ingèrent le traceur. Interdiction de lire, de regarder un écran. En fait, l’on ne doit donc pratiquement pas bouger ! Puis, transferts en salle d’examen, entièrement nu,, yeaaah ! vêtu simplement d’une blouse médicale, aaahhhh! S’allonger sur le lit, plutôt la planche, prévue à cet effet, puis l’examen commence  enfin . Voilà le programme des festivités. Je vous donnerai mes impressions après.

IRM hépatique : Je ne vais pas le décrire, c’est beaucoup plus connu. Mon problème est que la date est un peu trop éloignée, il faut essayer de trouver mieux. C’est là que va entrer en scène mon charme naturel ! Seul, c’est voué à l’échec. Par contre, si c’est un médecin qui prend le rendez-vous, il y a plus de chance que cela aboutisse. Direction chez ma généraliste !

C’est la remplaçante qui me reçoit. Je me lance dans une longue explication, insistant sur l’urgence de ma demande. Elle saisit son téléphone et la quête commence. Deux échecs, et le troisième essai est le bon. Rendez-vous pris pour le 2 novembre, et à Langon en prime ! Que du bonheur (enfin presque).
Je suis rassuré sur mon charme naturel, voilà quelque chose qui fonctionne encore correctement.

Retour à la maison. Annulation de mon IRM du 16. Prise de rendez-vous avec l’oncologue pour le 3 novembre. Gestion du stress qui me perturbe par l’écoute de la seule musique qui me pose actuellement, le heavy métal ! eh oui, le métal m’est vital !

Écriture de ce post... zut ! j’en ai oublié de manger ! Visite du frigo, après... le vide... je ne sais plus....

Je n’ai pas peur de tout cela. Ce qui me stresse, c’est que la chimio-embolisation se fait sous anesthésie locale, et je n’aime vraiment pas cela ! je préfère ne rien voir, ne rien entendre, dormir. Il va falloir négocier ! Dormir je veux, monsieur le chirurgien. Vous savez le stress c’est néfaste, alors jouez au marchand de sable, svp, c’est mon seul vœu.

Il me reste à espérer un peu de chance, que la chimio au cœur de la cellule fonctionne. La suite est une autre histoire que j’espère pouvoir vous conter, encore longtemps, car, ils me le rappellent souvent, je ne suis pas guérissable... et moi je me répète souvent, va y mon vieux, fait mentir les statistiques !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessus
2) Si vous avez un compte, vous pouvez vous identifier dans la liste déroulante Commentaire
Sinon, vous pouvez saisir votre nom ou pseudo par Nom/URL
3) Vous pouvez, utiliser le formulaire de contact, être assuré d'être avisé en cas d'une réponse
4) Cliquer sur Publier enfin.