l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

4 mai 2018

Prendre le diable par la queue



Prendre le diable par la queue, l’origine de cette expression apparue au XVIIe siècle se base sur l’image d’un miséreux qui demande de l’aide au diable et le retient par la queue pour qu’il ne s’en aille pas avant d’avoir exaucé sa demande.

Il est parfois bien difficile d’accepter une situation. Une chose pour laquelle on ne peut rien changer. Nous nous sentons alors impuissants face à ce qui nous fait souffrir. Plutôt que de prendre le diable par la queue, ce qui me semble le plus important, c’est de retourner la situation, en une pensée, une vision positive, afin de cheminer, en paix, avec soi-même. 

Par mes écrits, je me libère. Je libère mon esprit de toutes ces barrières dressées depuis l’enfance, de toutes ces manipulations de la pensée que l’on subit tout au long de notre vie.

J’ai appris à me contenter de peu de choses pour vivre. Chacun d’entre nous sait que quelque part ses jours sont comptés, alors, avec ou sans cancer inutile de les compter. Il vaut mieux profiter de chaque jour comme si c’était le dernier.

Quand vous comprenez cela, vous vous serez libérés d’un grand nombre de vos chaînes. Peu importe votre mal-être, mais c’est à ce moment qu’il devient très important de se donner des buts.

Écrire au sein du blog en est un. Pourquoi mettre en récit et partager l’expérience d’un corps et d’un esprit souffrant ? C’est tout d’abord la réappropriation d’une identité mise à mal. Mais c’est aussi un outil de reconstruction, de résistance. Nos curseurs sont déplacés, on ne peut comprendre qu’en étant directement concernés, ou en lisant nos témoignages.

Si chaque examen me fait douter, si chaque attente de résultat me fait redouter, je refuse de me faire engloutir par la maladie. Je me refuse à cela, car ce n’est pas ce que je voulais vivre. Je voulais avancer, trouver un équilibre, et je m’y emploie encore. Donner une forme et un sens à cet évènement et l’inscrire dans mon parcours de vie afin de continuer à vivre.

J’écris donc, d’abord pour moi, mon entourage. Puis il ya ce cercle qui s’élargit peu à peu, témoin de comment le cancer va transformer une personne, physiquement, mentalement.

L’écriture pour permettre que les regards changent, tous les regards, mon propre regard sur moi même, celui des autres. Pourtant, il m’arrive encore de croiser des regards qui ne me reconnaissent plus... et ça, c’est terrible... une nouvelle blessure à soigner.

Passer des nuits au sommeil perturbé, à fixer le noir et le vide de la chambre, lumières éteintes et blessures ouvertes. Vivre chaque jour la tempête... et puis une petite lueur apparaît.

Une quinzaine compliquée, déjà la prochaine chimio se profile à l’horizon. C’est jour du bilan sanguin.

Le sang qui remonte dans la seringue est d’un noir profond. Manifestement il y a un manque d’oxygénation. Un nouveau problème a prendre en compte.

Voilà les résultats et la petite lueur. Le bilan hépatique s’est amélioré, et pour la première fois en six mois, les PSA sont à la baisse. Cela crée une forte émotion chez moi. Ce n’est pas grand-chose, mais une bonne nouvelle... cela fait tellement de bien. Maintenant il faut que cela s’inscrive dans le temps !

Je pense parfois à ceux qui ont cessé de lutter alors que, peut-être, un petit pas de plus eut été nécessaire pour qu’un échec se transforme en réussite. Un petit pas à la fois ce n’est pas insurmontable ! Appeler les forces et énergies de la vie que l’on a en soi et que l’on ne soupçonne même pas !

Ne cherchez pas l’espoir auprès de ceux qui ne croient plus en rien, ils ont la capacité déteindre la moindre étincelle. Allez vers ceux qui osent et croient en tout, en eux, aux autres. 

A mes frères et sœurs de combat, bien que le temps s’effeuille entre nos mains, Il ne faut pas perdre espoir.

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