l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

26 juil. 2016

Cancer, franchissement d'une nouvelle étape



Chaque étape de la vie a ses caractéristiques et ses expériences, le travail, les obligations familiales, le poids de la routine et parfois la maladie nous freinent dans nos désirs les plus profonds. Ce n’est pas pour cela que nous devons arrêter de charger notre sac à dos. Faire des expériences, agir, donne l’aplomb nécessaire pour continuer à vivre et à faire ce que nous aimons. La maladie est un immense frein, mais il est toujours possible de tracer son chemin au jour le jour, en toute liberté et en toute plénitude. La pire chose à faire, c’est se lamenter et de se dire que notre vie a été une vie non vécue et qu'il est trop tard, que la vie dorénavant se réduit à rêver de ce qui aurait pu se passer et qui n’arrivera jamais. Ce n'est pas la voie que je choisis, Il n’est jamais trop tard pour faire ce qui nous rend heureux, et vous devez toujours garder cela à l’esprit. 


A la découverte de mon cancer, je me suis dit que tout était terminé. Que j'allai rapidement quitter ce monde, que rien ne pouvait entraver ce destin. Plus de six mois ce sont écoulés, six mois de douleur, de doutes, de colère, d'espoir, de remise en question, de moments d'amitié, d'amour, de petits plaisirs, de grands moments de bonheur... six mois de vie. 


Ne pensez pas que je cri victoire, car six mois dans un combat comme celui-là, ce n'est rien et c'est beaucoup à la fois. Je reste lucide, mon état est précaire et la mort rôde toujours, mais je reste serein, ce qui me permet d'avancer. 

 C'est donc avec cette sérénité que je me suis présenté, lundi, à la clinique bordeaux nord pour subir une batterie d'examens de contrôle. Ce fut une longue et épuisante journée. Départ à 10 heures 30, et retour à 19heures 15 ! une journée non-stop faite de beaucoup d'attente, passant sans discontinuer d'une salle d'attente à la suivante, n'ayant même pas le temps de manger! J'ai eu le temps d'observer, de penser, beaucoup penser ... 


En premier lieu, le scanner m'a accueilli. Tout au long de la semaine, je m'étais attaché à éliminer les angoisses qui m'assaillent., donc je me suis installé sans crainte, sans états d'âme, sur le plateau de la machine. Une jeune et agréable infirmière a posé le cathéter avec dextérité dans ma veine fragile décidant de le laisser en place, m'évitant ainsi une torture supplémentaire pour la suite des examens. 


Revoilà mon amie, que je nomme porte des étoiles, au travail. Je porte sur moi un tee-shirt représentant la pochette du dernier album de Pink Floyd, "the endless river" ( oui, je sais, on ne se refait pas!) Un homme sur sa barque traverse la rivière sans fin. Cette image se reflète sur le bord du scanner avec une grande netteté, cela me trouble. Encore cette sensibilité exacerbée! Cela ressemble à un signe, traverser la rivière sans fin, une sorte de symbole. La machine ronronne, l'homme sur sa barque me suit jusqu'au bout du trajet. Voilà, c'est terminé. 


Voici le service de médecine nucléaire. Un nom qui fait peur! Du personnel lesté de tabliers de plomb, des mallettes du même acabit ... et surtout plus d'une heure d'attente dans une salle bondée, dans un silence mortifère, ou se côtoient des patients au regard perdu, certain avec une perfusion, un homme alité visiblement en mauvais état. Ce fut un moment pénible, désagréable au plus haut point! La fenêtre donne sur un parc ou trône un immense sapin, mon esprit grimpe aux branches et je m'installe en sa compagnie pendant que mon corps attend patiemment dans la salle, le cathéter ballotant au bout du bras ... 


Inévitablement, cette longue attente allait jouer sur la coagulation du sang dans le dispositif. L'infirmière a donc commencé par le déboucher avec une dose d'héparine avant de m'injecter la solution radioactive qui va se fixer sur mon squelette et permettre de réaliser la scintigraphie.

Vous pensez que je vais pouvoir souffler et aller me restaurer, car il est déjà plus de 13 heures? Eh bien,non, car je dois retourner au scanner récupérer les résultats. Nouvelle attente. Les résultats sont entre mes mains. Diminution ou régression de certaines lésions d'allure kystique hépatiques et diminution d'adénopathie obturatrice droite par rapport au dernier scanner. Soulagement! ce n'est pas parfait, mais cela s'est amélioré. Il est temps de filer passer la scintigraphie. 


Rebelote, une heure trente d'attente avant de m'allonger sur la table. Modèle plus petit que pour ma première scinti. Ils m'attachent !!! Je suis saucissonné sur la table, pourtant je suis gentil moi! je vais ne rien voler et je promets de ne pas m'enfuir ( pourtant l'envie est bien là!) C'est long, très long, je sature un peu, je veux rentrer chez moi! C'est terminé, ils me libèrent pour ... une heure d'attente! Résultats: Majoration en intensité de la lésion hyperfixante du corps vertébral t11; globale stabilité du reste de l'examen, sans nouvelles lésions. Voilà qui explique un peu les douleurs dorsales ressenties depuis quelques semaines. Encourageant, mais pas complètement satisfaisant 


Epilogue: Je rencontre mon énigmatique ange gardien. Il consulte mes résultats. Je suis toujours aussi incapable de lire ce qu'il pense. Une dernière joyeuseté avant que l'on ne se quitte, il m'envoie au bloc radio passer une radiographie de l'épaule droite! une heure d'attente... Ben ... rien de particulier. De nouvelles séances de radiothérapie sont envisageables, mon oncologue va y réfléchir. Je quitte son cabinet nanti d'une ordonnance pour trois mois d'injection et de comprimés pour mon ossature, et d'un carton d'invitation pour dans trois mois. Je vais arrêter là ce billet, je reviendrai bientôt vous faire part de mes impressions devant tout cela. C'est une petite victoire, mais victoire quand même sur mon colocataire. Trois mois de visibilité de plus ... je prends


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