l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

17 déc. 2017

Trente minutes.




9 heures quinze, je suis en avance, comme d’habitude à mes rendez-vous. Trente minutes avant la rencontre prévue avec le radiologue interventionniste. « Prenez un ticket et attendez que l’on appelle votre numéro »

cela fait déjà trente minutes que je devrais être en compagnie du radiologue... et je suis toujours en salle d’attente. Comme au loto, l’on annonce « 75"... gagné ! je vais pouvoir accéder au secrétariat.

Formalités d’usage terminées, et je vais pouvoir... changer de salle d’attente ! Je ne supporte plus les salles d’attente !

Enfin convié à rejoindre le cabinet du radiologue, je m’installe sur la table d’échographie. Recouvert d’un drap, je grelotte, en attendant le spécialiste, qui finit par faire son apparition.

Il a été contacté par mon oncologue, ce qui m’évite de raconter une fois de plus mon histoire. Il disparaît avec mes précédents résultats pour les consulter dans son bureau. Nouvelle attente. J’ai froid...

Je ne sais pas quelle heure il est. J’ai l’impression d’être là depuis une éternité, quand, enfin, il commence son examen.

Sur l’écran, je visualise mon ennemi. Sensation étrange de voir l’intérieur de son corps, et particulièrement ce qui cherche à vous tuer. La masse qui squatte mon foie paraît énorme. Je sens cette affaire très mal engagée.

« A priori, cela va être faisable. La difficulté est d’effectuer le prélèvement sur le pourtour de la tumeur, vu que le centre est nécrosé. » En voilà un qui ne jette pas l’éponge devant la difficulté. Point positif.

Il m’explique le déroulement de cette journée d’hospitalisation. Arrivée à 7 heures. Anesthésie locale, et sur la table à 8 heure, pour une séance qui va durer 30 minutes au minimum. Puis de 4 à 6 heures d’observation, vu qu’il y a des risques de saignement, avant que je puisse retrouver ma liberté. Interdiction de passer la première nuit seul, après l’intervention, car il y a des complications toujours possibles.

La douleur ? Probable lors du prélèvement lorsque l’aiguille traverse la paroi abdominale. Une fois, en place, c’est indolore, vu que le foie n’est pas innervé.

Je retrouve le confort de mes vêtements, et surtout la chaleur, avant de rejoindre la salle d’attente !

Se présente la cadre du service, chargée d’organiser l’opération. Préparation du dossier et explications d’usage. Puis elle me conduit au bureau des admissions pour le côté administratif. Prendre un ticket, puis Salle d’attente... trente minutes !

Tout est prêt. Le rendez-vous est calé pour le 22 décembre. Ce jour-là, je n’ai plus qu’a monter dans les étages et me laisser guider.

Il reste une dernière formalité. Récupérer le compte rendu de l’examen. Retour à la première salle d’attente. Prendre un ticket, attendre...

Ma compagne décide de retourner au bureau du radiologue pour voir s’il est possible de récupérer les documents à la source. Après un quart d’heure, elle revient avec le précieux sésame... je jette le ticket. Il est bientôt quatorze heures quand nous quittons Bagatelle, après avoir payé le parking, car de nos jours, ils sont tous payants.

Tout le personnel rencontré ce jour s’est montré agréable, souriant, prévenant. Un bon point pour cette structure. Il reste à voir pour la suite.

Je suis rassuré que l’intervention se fasse rapidement, car en période de fête je pouvais avoir quelques doutes. Mon temps est précieux. Je dois encore prendre rendez-vous avec l’oncologue pour la suite des opérations, car il ne faut pas trainer, chaque jour compte.

Dernière chose, le bilan sanguin doit être exécuté sept jours avant l’intervention. Alors en ce samedi matin, j’affronte le froid et le verglas pour me rendre au labo. Les résultats tombent dans l’après-midi. Tout est correct, je suis apte au service !

Il me reste quelques jours de liberté avant l’intervention. J’essaye de ne pas trop y penser, car j’ai quand même une légère appréhension.

Des difficultés avec la nourriture, des vertiges, douleurs gastriques et hépatiques, intense fatigue ponctuent mon quotidien. Je dors beaucoup dans la journée et je n’aime pas cela. Sensation de perdre du temps, mais je ne peux pas lutter.

Les fêtes approchent. Je ne me projette toujours pas. C’est une époque difficile, comme il y a deux ans. Quand on me demande ce que je souhaite manger... rien. Rien ne crée le désir, manger est une épreuve. Je suis content de voir du monde, mais j’appréhende en même temps, car le bruit, l’agitation, me fatigue rapidement. 

Noël doit être un jour de fête, mais pour les malades je ne crois pas que ce soit vraiment le cas. Je mise sur le fait que le rire, la bonne humeur peuvent être communicatifs, cela peut aider à mieux négocier la situation. Mais je sais que mon esprit va être plus tourné vers la suite des opérations que vers la fête.

Je vais retrouver ma page blanche après le 22. Vu que c’est une anesthésie locale, je vais être en mesure de décrire l’intervention dans le détail et vous pourrez le vivre, comme je vais le vivre, presque en direct. 

Portez-vous bien, profitez de la vie.

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