Une fois de plus ...

La nuit recouvre encore notre belle terre de France quand je m’extrais de mon lit. Ma compagne ne comprend pas cet acharnement que je mets à me lever aussi tôt. La réponse est toute simple, voir le jour se lever, avec mes yeux, une fois de plus.

Je viens d’aller visiter les abîmes, mais au fond, point d’échappatoire, juste le froid et le noir, même pas l’ivresse des profondeurs, ni l’ivresse tout court !

 Alors, j’entame ma remontée vers la surface, pour y retrouver mon frêle esquif, et affronter les écueils, la houle et les vents contraires.

Une fois de plus devant mon écran, je vais décrire mes états d’âme. Une fois de plus les publier. Une fois de plus les partager avec vous, lecteurs.

Certains arguments de vos messages m’incitent à continuer ce partage, jusqu’au jour où je n’en aurai plus la possibilité.

Les fêtes approchent. Je n’arrive pas à m’y projeter. L’attente est mon ennemi. Encore cinq jours avant de rencontrer le radiologue.

Et pendant ce temps, mon colocataire ne reste pas les bras croisés.

La douleur hépatique se renforce. Les repas deviennent pénibles. La nourriture ne m’attire pas, et les difficultés digestives sont quotidiennes.

Ma plus grande crainte actuelle est celle évoquée par l’oncologue. La rupture de ma « big méta ». Cas qui ne laisse aucune chance.

Je rêve de soleil, de plage, de bien-être. Mais je dois affronter l’hiver. Continuer à sortir malgré les intempéries fait encore partie des plaisirs. En dehors de cela, je suis devenu addict à candy crush ! Cela m’évite de trop penser.

Donc, chaque jour j’improvise, suivant l’humeur du moment. Je discute avec Finwëi, le chien. Il me bade, sans comprendre, mais au moins il m’écoute !

Sentiment de solitude et d’abandon de la part du corps médical domine mon quotidien. Heureusement qu’il y a les amis qui me font oublier un instant mes soucis. Merci à vous, vous n’avez peut-être pas conscience du bienfait de chaque visite, mais je peux vous assurer de leur importance, quelques instants de lumière dans la grisaille.

Vous allez pouvoir vous reposer les yeux quelques jours. Je ne compte rien publier jusqu’à ma rencontre avec le radiologue. Donc, rendez-vous après le 15, pour la suite de ce combat pour la vie.