l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

25 avr. 2016

Douleurs et humeurs





Un jour, il t'est annoncé que tu as un cancer… un cancer qui va peut etre te tuer. Ta vie, elle va changer et tu n'as pas le choix. C’est le début d'un long parcours, examens, traitements, médicaments, injections. Ton corps est en souffrance et ton mental vacille. Ta vie, elle ne tourne plus qu'autour de cet hôte indésirable. Le temps passe. tu gagne du temps, de l’espoir et un semblant de vie reprend

Les gens te demandent comment gardes tu le moral, je vis ma vie au jour le jour. J’espère toujours le meilleur, mais je prévois le pire. Ma défense, c'est la dérision et l’humour, et surtout les mots pour combattre le cancer et mon côté obscur, celui de la pensée négative.

Mon combat quotidien, principalement,c'est au niveau maintien du moral. Chaque jour aller a sa séance de radiothérapie, prendre des médicaments, chaque mois se présenter à la clinique pour sa chimio, tous les trois mois recevoir une injection, . Et pour finir, se présenter, régulièrement pour une série d’examens de contôle. Difficile d’oublier que l'on a un cancer!

Le cancer, il gère mon quotidien. Pour moi, le problème est de ne pouvoir me projeter dans le futur. Je suis un homme généralement plein de projets, mais ce sentiment de ne plus avoir d’avenir a pulvérisé tout désir. Toute  projection sur le passé ou le futur déclenche de la peine, de la peur, de la tension, alors j'évite de me projeter.

Converser avec quelqu’un, c'est généralement bon pour le moral, mais c’est aussi  prendre le risque d’entendre des petites phrases , a priori sans importance , qui ont le don de m' énerver, à cause de la répétition ou du manque de réflexion de la personne. Ces phrases du type "ça se soigne bien maintenant le cancer, et tu en es à quel stade ? C’est quoi le pronostic ? J’ai connu un gars qui avait la même merde que toi,  il est mort… Mais toi ça va aller."  Que répondre, personnellement je renvoie souvent à la lecture du blog.

Petit à petit, ce genre de question ou d'affirmation régressent, tant mieux, car suivant mon humeur il pourrait y avoir des réponses du type" tout va bien, je suis très excité à l'idée d'avoir un cancer, je viens enfin de prendre du poids!"  ou bien " je ne sais pas combien de temps cela va durer,  mais je suis en négociation avec mon colocataire! " ou encore, "On se voit à ton retour de vacances. Ou pas!
Oui, cela m'énerve parfois. Puis tout rentre dans une sorte de routine, donc moins de conversations de ce genre, le téléphone sonne moins, les mails sont plus rares. Je suppose que c'est normal, je vais relativement bien, alors... 

Relativement, car parfois le blues prend le dessus, les pensées négatives s'invitent, et les mots sont plus sombres et l'humour plus caustique. Voilà, c'est lundi, la chimio continue son travail de destruction, faisant souffrir le corps. Je vais repartir pour cinq jours de radiothérapie. Je suis fatigué et mon armure se fendille. Mais ne vous inquiétez pas, je vais rebondir, car le chemin est encore long et que les passages à vide sont inévitables, j'avais juste besoin de lâcher un peu de cette pression qui me parasite depuis quelques jours.

Il est 15:30 et je fais un petit retour sur l'article. Je viens de rentrer de la radiothérapie, avec un chauffeur qui m'était inconnu. Cet homme plein de vie et d'humour a su me redonner le sourire, comme quoi, le moral fonctionne avec peu de choses. Une rencontre de qualité, des ondes positives et c'est tout. Merci à toi inconnu.


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