l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

11 avr. 2016

Rendez-vous avec un accélérateur linéaire


Voltaire
j'ai rendez-vous avec Voltaire. je suis une fois de plus étendu sur cette table inconfortable à observer cette machine qui va s'occuper de mon colocataire. Mon épaule se reflète dans son oeil. Les lames de réglage du canon s'agitent, la machine commence à virevolter, à ronronner puis me délivre ma dose quotidienne. Vu que je suis curieux, je me suis un petit peu renseigné sur le fonctionnement de la machine.

L’objectif de la radiothérapie est d’obtenir la disparition de la tumeur par la destruction de toutes les cellules cancéreuses susceptibles de se multiplier, et ce sans altération définitive des tissus sains voisins. La dose reçue s'exprime en Grays, il m'est administré 74 Gy par séance. Sous la forme de cinq séances par semaine, pour une période de 36 jours. Chaque séance de radiothérapie détruit pratiquement autant de cellules tumorales que de cellules saines dans le tissu irradié.

Néanmoins, la période qui sépare deux séances de rayons, de l’ordre de 24 heures, permet aux cellules normales de se réparer. Ce phénomène de réparation se fait de façon beaucoup moins efficace dans les cellules cancéreuses. C’est la répétition des irradiations qui va diminuer progressivement leur nombre, tout en permettant une réparation des cellules normales.
L’efficacité de l' irradiation diminuera si l’on augmente l’intervalle entre les séances d’irradiation. En effet, une multiplication des cellules cancéreuses, s’il en persiste, se produira dans cette période d’arrêt de traitement, diminuant dès lors l’efficacité de la radiothérapie.

A chaque séance, plusieurs des faisceaux définis lors du centrage sont utilisés, d’où les entrées successives du manipulateur. Pendant les séances, nous sommes seuls dans la pièce, en tête à tête avec la machine. En cas de problème, une surveillance visuelle et auditive permet de prévenir le manipulateur.

Voltaire n'est pas qu'un écrivain, il chante aussi. Des bruits divers peuvent se produire pendant la séance et correspondent aux différents circuits électriques et de sécurité de la machine de radiothérapie, plus quelques-uns liés à l'âge, craquements et couinements, tout comme notre squelette avec le temps qui passe.Les radiations ne provoquent aucune douleur ni gêne pendant la séance.

La machine elle-même est un concentré de génie humain (celui que l'on utilise à bon escient, non pour faire la guerre!) Machine de très haute technologie, avec des systèmes multiples de contrôles de l’irradiation. Les techniciens de la radiothérapie peuvent régler la puissance des électrons ou des photons qui sont utilisés pour vous traiter. Les photons sont pénétrants. Ils permettent de traiter des tumeurs profondes tout en protégeant la peau. Les électrons sont destinés à traiter les tumeurs plus superficielles. Voltaire est ce que l'on appelle un Accélérateur linéaire . Un canon libérant photons, et électrons,accélérés par un champ de haute fréquence.

Le patient reprend chaque jour la même position, comme le jour de la simulation, grâce aux repères. Le bras de l’accélérateur va tourner plusieurs fois pour atteindre les angles d’irradiation désirés. Chaque membre du personnel soignant est muni d’ un dosimètre enregistrant une irradiation anormale. Le patient est donc seul dans la salle dont les murs et la porte sont épais et plombés.

La séance est terminée, tout s'est bien passé, je vais retrouver ma semi-liberté, jusqu'à demain....

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