Je suis sur la terrasse. Face à moi, le soleil perce au
travers des arbres. Un soleil rouge, magnifique. Les oiseaux gazouillent, le
printemps, c'est demain! Les rayons réchauffent mon corps, l'intensité de
l'astre croit au fur et à mesure qu'il dépasse la cime des arbres. Je me sens
bien. Je ferme les yeux pour profiter pleinement de cet instant.
Le quart supéro-externe, vous savez, celui ou l'on vous
injecte le produit qui va vous aider dans votre lutte, il me rappelle qu'hier soir, l'infirmière est
venue pour la traditionnelle injection de décapeptyl. Une douleur lancinante,
mais bien présente trouble ma quiétude. De plus sur chaque fesse, car cela ne
s'est pas passé comme prévu. Tout d'abord, le rendez-vous pris il y a une
semaine n'avait pas été transmis. Donc
entre 16 et 17 heures, point d'infirmière. À 19 heures, je commence à me douter
que ce retard n'est pas le fait d'une surcharge de travail. Je me manifeste
donc. L'infirmière reconnait l'erreur et me dit passer d'ici une demi-heure.
Elle prépare l'injection, moi, confiant, je prépare mon
fessier. L'aiguille pénètre. " Je n'arrive pas à injecter le produit, c'est
difficile" dit elle.
"Bien oui c'est pour cela qu'ils ont mis dans le kit
une aiguille de gros calibre?!"
"J'utilise une des miennes".
"Ah! ce n’est pas une bonne idée, je pense que vous
allez devoir recommencer ... avec le calibre supérieur"
C'est parti d'une bonne intention, voyant le pieu livré
avec le produit, elle a préféré un diamètre moindre pour me préserver. Erreur! .
Résultat, la fesse droite est abandonnée au profit de la gauche, qui reçoit
l'ensemble de la dose. Je n'accorde que peu d'importance à cet incident, mais
si vous devez recevoir ce produit, insistez pour que l'infirmière utilise le
matériel livré avec, il en va de votre confort.
En soirée se
manifestent les premiers effets. Les bouffées de chaleur. Il parait quelles
sont semblables à celles ressenties par les femmes lors de la ménopause, alors
mesdames je vous comprends! ce n'est pas des plus agréable! Un peu plus tard,
céphalées, vertiges , tachycardie, sensation de ne pas respirer correctement. Ça,
c'est nouveau. À la première injection, ce type de réaction ne s'est pas
produite. Direction le lit, pour une heure d'inquiétude, à écouter son corps
tout en visualisant les numéros de téléphone donnés par l'oncologue, au cas ou.
Puis retour à la normale, j'arrive à trouver le sommeil.
Je suis sur toujours la terrasse, à jouir de cette belle
journée qui s'annonce, d'hier il ne reste que cette douleur qui va
m'accompagner toute la journée. Je m'octroie un après-midi de liberté, au
soleil. En fin de journée, je me remets sur mon projet, la quête du spyder,
l'engin dont je rêve, qui va me redonner cette sensation de liberté, si importante
pour moi.
Avant d'aller me
coucher, je fais le tour des blogs, particulièrement de "voyageavecmoncancer" . Je
vois que mon frère de combat a réussi son pari, avoir un nouvel avis et obtenir
une dose d'espoir. Je suis content pour lui et j'espère sincèrement qu'il va
gagner ce combat, sa détermination est pour moi un exemple. Je ne suis qu'un
pion sur cet immense échiquier, mais je pense souvent à cet homme qui, parmi
des milliers d'autres à décidé de ne pas se laisser abattre. Courage à toi!
Nous nous rencontrons que sur la toile, mais j'ai un sentiment de proximité très
fort. Et respect pour ton travail sur ton blog.
Aujourd'hui, c'est le printemps, je suis sur la terrasse,
je regarde ....les nuages, qui masquent mon ami le soleil, dommage. La douleur
liée à l'injection est toujours présente. Cela fait trois jours qu'un autre
problème se manifeste. Le visage gonfle, c'est moche, cela accentue mon
problème avec les miroirs, et dénote aussi un souci d'accumulation d'eau, je
vais en parler mardi avec mon médecin. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de
solutions, régime sans sel peut-être?
Je me répète parfois, mais cette maladie est vraiment une
calamité, elle vous prive d'une partie de votre liberté, met votre corps à rude
épreuve, modifie en profondeur votre rapport à la vie ( encore que cela peut être considéré comme
positif), les traitements nous aident dans la lutte, mais détruisent notre
corps. En trois mois, j'ai le sentiment d'avoir pris dix ans de plus, particulièrement
lorsque je croise mon reflet. Du côté positif, elle resserre les liens avec son
entourage et permet de belles rencontres.
C'est le premier jour du printemps, il y a trois mois, je
n'étais pas sûr de le voir, mais je suis encore là, à vous raconter ma vie, et
j'espère que cela va continuer, encore
et encore...
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