l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

18 mai 2016

chimio à J-1


Le mercredi est généralement jour d'affluence au bâtiment de cancérologie, ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Cela se confirme une fois de plus. Je me demande parfois si je ne pense pas trop fort, car aujourd'hui, mon bonjour a trouvé de l'écho dans la salle, bon, c'est comme ça, les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas!

Je suis sur mon siège, les yeux un peu lourds, car j'ai passé une nuit à me balader dans la maison, le sommeil m'ayant déserté. Cela m'arrive assez couramment depuis quelque temps, mais je n'arrive pas à en déterminer la cause. Je règle le problème en mettant cela sur le compte des effets indésirables, mais sans aucune assurance.

La séance ressemble à toutes les autres. Déshabillage, calage sur la table, pas bouger, engagement des hostilités avec mon coloc, s'extirper de la table, se remettre en civil, fin du combat.
Retour dans un demi-sommeil et me voici dans mon havre de paix. Un petit café et je vous retrouve sur le blog.

Vous allez dire que cela devient très répétitif? Je confirme, une sorte de routine ou l'on oublie presque la maladie. Sauf qu'elle se rappelle à vous constamment. Alors, pourquoi écrire encore sur le blog?
Parce que le combat continue. Parce qu'aujourd'hui, je pense que l' on ne veut des gens normaux qui refusent de souffrir en silence,  qui montrent qu'ils ont la trouille,  qui gueulent de temps à autre, qui peuvent s’évanouir face à une prise de sang. Des êtres humains qui refusent la banalisation de la maladie cancéreuse, de la représentation sociale du cancer comme une maladie mortelle qui éloigne l’idée d’une guérison, et expose ainsi  le soigné du cancer à des discriminations sociales. Nous ne sommes pas des super héros, juste des gens normaux qui refusent la fatalité.

Alors je vais continuer à écrire cette histoire, pour ceux qui n'osent pas en parler, pour faire changer la vision de cette maladie, pour montrer que, malgré les difficultés, le moral est primordial, l'ouverture d'esprit aussi. Pas besoin d'en vouloir à la terre entière ( peut être un peu à Monsanto!). Écrire aussi pour tous ceux qui nous soutiennent et s'inquiètent de notre devenir.

Voilà, je suis à J-1 de la redoutée séance de chimiothérapie. Le mental est prêt, le corps beaucoup moins, mais cela va aller. Il me reste en gros une semaine de radiothérapie, puis l'attente ...

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