l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

26 mai 2016

Le moral, cela se cultive







En ce 25 mai, je n'imagine pas, en me levant, que cette journée va être aussi chargée... d'attente. Le décollage est difficile, la fatigue omniprésente me terrasse. Je dois prendre rendez-vous avec mon généraliste pour renouveler mes ordonnances et résoudre un problème lié à ma mère, qui depuis des années refuse de voir un médecin, et n'a donc pas de médecin traitant. Il est de nos jours si difficile de trouver un médecin qui vous accepte, je suis donc un peu inquiet. Une place s'est libérée pour ce matin, je profite de cette opportunité.


Une heure d'attente avant de pouvoir pénétrer dans le cabinet, ce fut long, vu que le sommeil a cherché à s'inviter en permanence. Mon médecin est toujours aussi agréable et prévenant. Elle m'ausculte, car elle voit bien que je suis en réserve, plus de gasoil! Effectivement, ma tension est dans les chaussettes. (Il faut que je pense à les enlever pour que cela ne se reproduise plus) 

Elle cherche a me rassurer, il ne reste plus que cinq séances de radiothérapie, et la sixième et dernière chimio coule dans mes veines, il faut tenir! Les ordonnances renouvelées, je passe au sujet épineux, celui du médecin traitant, je sais qu'elle ne veut plus de patients supplémentaires, mais à mon grand soulagement elle accepte. Voilà un problème résolu, mais qui n'est que le premier d'une longue série qui va suivre. Nous avons le devoir de nous occuper de nos parents, mais le fait d'être fils unique fait reposer toute la charge sur vos épaules, qui sont déjà bien chargées, mais c'est la vie !

Le moral, cela se cultive, et je suis devenu un grand cultivateur.  Dans ce monde ou l''étiquette domine, ou il faut rentrer dans une case, ou nous sommes classés, parfois notés ou jetés, on se retrouve un jour à regretter de ne pas avoir été soi-même.

J'ai compris qu'il est tellement plus enrichissant de trouver le courage de se relever, de montrer que l'on peut être heureux quoiqu'il advienne. Certes, nous ne pouvons pas tout résoudre, mais on peut apprendre à supporter le poids des épreuves. Ça nous rend réellement plus forts, réellement soi-même.

Alors je cultive mon moral, lui qui me permet de lever la tête et me dire que j'ai le courage de me battre, que j'ai la force d'avancer et de vivre. Aujourd'hui je peux dire que je suis fier de tout le chemin que j'ai parcouru. Mettre ses peurs entre parenthèses, prendre le risque d'être heureux  en profitant de l'instant , permet d'avancer fièrement !

C'est donc fièrement, mais toujours avec la tension dans les chaussettes ( que je n'ai pas retiré), que je me rends à la trente-deuxième séance de radiothérapie. La salle est bondée, impossible de trouver un siège libre! Cela me parait suspect.

Il y a de la grogne chez les patients. Le pilier qui me soutient tient bon, heureusement car je commence à fatiguer en station debout. Il nous est annoncé au moins une heure de retard suite à des problèmes techniques. Il va falloir s'accrocher ( au pilier) 

Trente minutes se passent et enfin un siège se libère. Je me rue sur ce dernier, avec soulagement. Je me sent épuisé, mais je suis un patient...patient.

C'est avec une heure et quart de retard que je m'installe chez mon ami Voltaire pour une séance de mots doux, à mon colocataire.

Là je vais prendre un petit moment pour répondre aux commentaires de mon dernier article. Oui Nicole, je suis un terrien, avec les deux pieds bien plantés sur terre. J'aime la liberté de voyager, sans contrainte, ce que j'ai fait avec mes camions tout au long de ma vie. Oui j'aime l'adrénaline que m'ont procurée mes motos durant trois décennies. Je ne compte pas renoncer à cela, mais aujourd'hui, j'aspire aussi au calme et au bien-être que procure la mer. J'ai envie de me laisser bercer par le roulis d'un bateau, je rêve de sable, d'horizon, de repos.  Alors Marie-Hélène, ce doux rêve, je compte bien le réaliser, trouver de la sérénité. Pour cela je me bats comme tu le fais depuis tant d'années et de courage, toujours avec le sourire, même dans les moments difficiles. Je le fais pour moi, ma famille et des gens comme vous, qui me soutiennent ou montrent l'exemple. Merci à vous toutes, et tous.  Fin de la digression.

Jeudi. Plus que trois séances. L'accès à Bordeaux et légèrement compliqué suite à des blocages de grévistes. Il y a toujours du retard chez Voltaire. Une heure d'attente, cela fait partie du jeu, c'est difficile, mais je l'accepte.

Je retrouve la maison, je suis toujours aussi fatigué, mais j'ai le besoin d'écrire alors je me lance pour cet article, numéro 81, surement pas le dernier. La route continue!

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