l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

3 mai 2016

Radiothérapie: Un genou à terre






Quand vous annoncez que, à 57 ans,  vous avez le cancer de la prostate l'on  vous dit: comment ! à ton âge ! sous entendu que c'est une maladie de vieux. Alors comme c'est une maladie de vieux, cela n'intéresse pas vraiment la plupart des gens, ils se sentent protégés, cela ne peut pas les concerner...pour l'instant.

Les effets secondaires des traitements, et bien vous êtes stérile, qu'est-ce que cela peut faire pour un vieux d'être stérile,  vous risquez d'êtres impuissants ?, à votre âge, qu'est-ce que vous voulez, il ne faut pas encore imaginer avoir du plaisir sexuel! mais ce ne sont pas les seuls effets néfastes, pour moi, ce ne sont pas les plus importants.

 il existe une espèce de fatalité, maintenant que vous pouvez détecter des cancers plus tôt, on utilise des  techniques de traitement qui datent d'avant… un combat perpétuel s'engage , entre le physique et le mental, un fossé entre la médecine et la réalité, vous êtes à  la recherche de solutions, souvent introuvables, pour répondre à toutes les difficultés qu'engendre cette maladie.

Et puis il ya le courage dont vous devez faire preuve,  et la dignité que vous devez afficher. Je me bats chaque jour pour garder la tête haute, ne pas céder, mais J’ai encore à composer avec les effets secondaires des traitements de radiothérapie et d’hormonothérapie, de chimiothérapie. Actuellement, la résistance physique est moins forte, la fatigue, le besoin de sommeil, les problèmes intestinaux, les bouffées de chaleur. Des effets qui semblent faire partie de la  normalité, et qui devraient disparaître graduellement. Mais il y a des limites à ce que l'on peut endurer. Je pense que je viens de les trouver, et je mets un genou à terre...

Depuis une semaine, la radiothérapie me devient insupportable. Dans toutes les guerres, il y a un moment ou une partie demande un cessez-le-feu. C'est ce que je vais demander à mon oncologue. Hier j'ai essayé de le rencontrer, après avoir fait part de mes problèmes au radiologue. Après vingt minutes d'attente, l'on est venu m'annoncer qu'il ne viendrait pas, il s'est octroyé un dimanche supplémentaire. Tant mieux pour lui, je vais donc repartir avec mes douleurs et attendre demain.

Je ne reconnais plus tout à fait le corps que j’habite, façon de parler pour dire que, non seulement le système physique est atteint, mais le mental aussi, la trêve que je demande est unilatérale, car le cancer, lui, ne fait pas de pose. Mes téguments se dégradent rapidement, certaines parties de mon corps sont à vif. Le fait d'aller aux toilettes est un calvaire, accentué par une alternance entre diarrhée et constipation. Les parties de mon corps qui sont à vif sont badigeonnées à l'éosine, cela sèche les plaies, mais ne soulage pas l'intensité de la douleur. S’asseoir est aussi inconfortable, les rayons font leur travail de destruction sur les tissus sains! Mes mains sont méconnaissables, mais sur ce point, un des membres de l'équipe m'a donné une crème qui améliore sérieusement la situation, bien mieux que le déxéryl prescrit à l'origine. 

Je vais d'ailleurs faire un peu de publicité pour ce produit, cela pouvant aider ceux qui ont les mêmes difficultés. C'est une crème apaisante et réparatrice, qui soigne les plaies et reconstitue l'épiderme. C'est la crème dermatologique "Centella" à l'extrait de cetella asiatica. Elle se trouve dans certaines parapharmacies, et pharmacies. Le prix est moins élevé dans le premier choix. Elle est sur moi très efficace.

Jusqu'à ce jour, j'ai essayé, autant que possible, de réagir de façon positive. Je crois que cela m’a beaucoup aidé, ayant décidé très rapidement que ma survie était la priorité .J’aimerais rendre ces moments plus faciles à ma famille et à mes amis. J’ai l’impression que cette situation les angoisse plus que moi. Je voudrais dire aux lecteurs, n’ayez pas honte de votre maladie. Parlez en autant que vous en ressentez le besoin et tournez-vous vers un psychologue si besoin. Le cancer atteint l’âme quelque part. Ça, c’est une autre histoire. Ce sera l’objet d’une autre réflexion.

Pour l'instant je me prépare à ma vingt-deuxième séance de radiothérapie, va-t-on m'octroyer une trêve? Vous le saurez dans le prochain article. Merci à vous lecteurs de me suivre et me soutenir dans ce parcours, prenez soin de vous, prenez le temps de profiter de cette vie si précieuse, n'attendez pas qu'elle vous échappe.

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