Même si mes valeurs sont les mêmes,
ma façon de voir la vie et mes convictions ont bien changé. Parfois, les forces
me manquent, le moral est fluctuant, mais reste relativement élevé.
Une nouvelle semaine a commencé.
Je me croise chaque matin dans le miroir, mais cet étranger ne l'est plus tout à
fait. Une douce toison type "renard argenté" commence à recouvrir mon
crane, le printemps est bien là, la repousse est amorcée! Une casquette rivée
sur le crâne et les lunettes de soleil sur le nez, me voilà avec un faux air de
Bruce Willis ! Pas mal! je me réconcilie avec mon physique. l’acceptation,
qui aboutit… au renoncement
Ces quelques jours de repos m'ont
fait le plus grand bien, j'affronte plus sereinement la suite. Mes nuits sont
toujours un peu agitées, je me lève toutes les trois heures, mon organisme me rappelant qu'il est
nécessaire de se rendre aux toilettes pour éviter une noyade! De ce fait, je me
lève tôt, appréciant cet instant de quiétude du petit matin. Savourant le lever
de soleil accompagné du bavardage des oiseaux.
Les séances de radiothérapie vont
encore se poursuivre une quinzaine de jours. La route pour se rendre à la
clinique commence à devenir monotone, bien que certains chauffeurs arrivent l'égayer.
Aujourd'hui, la salle d'attente
ressemble à un club du troisième âge. Je suis manifestement le plus jeune à
patienter. Mes pensées dérivent vers ce temps qui passe, la vieillesse que l'on
espère tranquille, et la réalité qui montre le contraire. Cette espérance de
vie qui augmente, et sous ce prétexte, ce désir de nous faire travailler plus
longtemps... Quel temps va-t-il nous rester pour profiter de la vie ? Tout est
tellement aléatoire...
Cette séance va être plus longue.
Il m'est annoncé que le protocole va être modifié. Il est prévu de réduire les
zones à irradier donc il faut faire des clichés et étalonner la machine avant
d'attaquer mon colocataire. Baisse de la dose, égale réduction des effets
secondaires. Voilà une bonne nouvelle!
Ainsi la vie continue, à son
rythme. Après une phase de déni, après en avoir voulu au temps qui passe,
après la peur, arrive l’acceptation. Vivre accroché au passé ne permet pas de suivre ce
processus, car l'on refuse ses émotions, alors qu'il suffit d'un apprentissage de
ces émotions, apprendre à les recevoir
et à les exprimer pour trouver la capacité à tourner la page.
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