l'humanité est touchée par ce fléau que l'on nomme cancer. Ce mot qui fait peur, mot qui tant que l'on est pas touché, nous essayons de laisser loin de nos pensées. Pourquoi ce nom, Antidote, parce qu'aujourd'hui, je fais partie, de ces hommes et de ces femmes qui réalisent tout ce que cela implique, ce bouleversement majeur de sa vie. Sa vie ... elle ne tient qu'à un fil, l'espoir que la science à les outils qui vont te sauver. Alors Antidote pour essayer pour partager, échanger, se renseigner, exorciser sa peur , espérer... l'écriture pour aider.

24 févr. 2016

La nuit



Le temps semble ralentir sa course tandis que les ombres enveloppent peu à peu le monde. L’agitation du jour laisse sa place au calme et au silence. Dans le noir, plus de couleurs, plus de formes, ni de frontières distinctes, nos yeux sont devenus inutiles. C'est le lâcher-prise du  corps, le moment ou l' esprit peut voguer vers des zones inconnues et se mettre en relation avec l’imaginaire.

Mais voilà, la nuit n’est pas toujours un moment de repos, de détente, de lâcher-prise. C’est parfois une épreuve , le silence est mortifère, l'on affronte sa solitude, la crainte de ne plus se réveiller.
 Ne pas dormir, ou seulement quelques heures, c'est mon quotidien depuis quelques jours. Des bouffées de chaleur intenses perturbent mes nuits et  finissent par me réveiller, ruisselant. Alors, c'est toujours le même parcours. Il me reste à égrener ces heures qui défilent jusqu’au petit matin, ruminer, m’interroger, m’inquiéter du lendemain qui ne chantera pas forcément. Ou alors, m’agiter, me retourner. Toujours la même question, rester dans mon lit où me lever? Allumer mon ordinateur, écrire ou se plonger dans la lecture... simplement s’affairer pour ne pas penser à l’impensable.

Généralement je choisis de me lever, souvent avant le jour. Pour chacun d'entre nous,  une journée qui commence est une opportunité de créer  demain, ou du moins celui  que vous souhaiteriez voir se dessiner. Ce temps, où je me retrouve, seul, éveillé dans la maison, je le consacre à faire le bilan de tout ce que je ressens à cet instant présent. Juste s'écouter soi-même, afin de mieux écouter ce qui m' entoure, et commencer cette journée positivement. Je choisis mon instrument,  à la mélodie subtile, douce ou affirmée. Celui qui va m'accompagner et que je vais utiliser pour exister pour la journée qui s'annonce. Chaque jour à son instrument, lié à mon état physique et mental. La vie, c'est se rejoindre pour échanger, à l'image d'un orchestre. Mon orchestre est éphémère, il renait chaque matin.

 La musique a toujours été mon point de fuite, mon moyen de m’évader. J’aime parfois les choses mélancoliques, sensuelles, mais aussi l'opposé, pour ne pas dire les extrêmes. Cela me procure beaucoup de plaisir et de détente. Actuellement les plaies sont plus nombreuses que les moments de joie, les griffures plus profondes que les instants de paix alors je me dois de changer d'instrument au quotidien pour vivre le plus sereinement possible et rester en harmonie avec mon entourage.

Après cette troisième chimio, mes insomnies commencent à devenir problématiques, mais cela, vous l'aviez compris! La fatigue est bien sûr toujours très envahissante, mais les douleurs physiques sont moindres.  Moralement, je ressens une petite faille, liée surement à la fatigue et aux insomnies. Mais aussi au fait que je rentre dans une nouvelle phase d'attente au bout de laquelle je vais rencontrer la vérité, celle qui va me permettre de me projeter dans l'avenir ou m'obliger à continuer à vivre au jour le jour.

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